Au cœur de l’été dernier, le Vatican publiait une lettre du pape François sur Le rôle de la littérature dans la formation. À l’ILFM, il nous a paru intéressant de reprendre quelques citations de ce texte qui s’applique particulièrement au milieu éducatif.
Le pape François s’adresse en tout premier lieu aux formateurs de prêtres, considérant que ces derniers doivent accompagner les hommes sur tous leurs chemins de vie afin de les guider dans leur croissance spirituelle. Le parallèle peut rapidement être établi avec tout professeur et tout éducateur. Leur est confiée la mission de guider les élèves et les jeunes vers le plein épanouissement de leur être.
Par la littérature, nous avons un « accès privilégié au cœur de la culture humaine et plus précisément au cœur de l’être humain ». C’est donc un formidable outil de formation humaine intégrale, qui permet de « faire fleurir la richesse de sa propre personne, de sorte que chaque nouvelle œuvre lue renouvelle et élargit l’univers personnel »
Contrairement aux médias audiovisuels, « le lecteur est plus actif dans la lecture d’un livre » car il « réécrit en quelque sorte l’œuvre, l’amplifie de son imagination, crée un monde, utilise ses capacités, sa mémoire… » L’habitude de lire « produit de nombreux effets positifs : elle aide à acquérir un vocabulaire plus large et, par conséquent, à développer divers aspects de son intelligence. Elle stimule l’imagination et la créativité, elle permet d’apprendre à exprimer ses récits d’une manière plus riche. Elle améliore la capacité de concentration, réduit les niveaux de déficience cognitive et calme le stress et l’anxiété. Mieux encore, elle prépare à comprendre, et donc à faire face, aux différentes situations qui peuvent se présenter dans la vie. Dans la lecture, nous nous immergeons dans les personnages, les soucis, les drames, les dangers, les peurs de personnes qui ont fini par surmonter les défis de la vie, ou bien il se peut que, pendant la lecture, nous donnions aux personnages des conseils qui nous serviront plus tard. »
Au-delà de cette utilité personnelle, le texte propose une réflexion sur les raisons « les plus décisives pour éveiller l’amour de la lecture ». En effet, la lecture apprend à « écouter la voix de quelqu’un, empêche ainsi la surdité ‘’spirituelle’’ » et nous rend « sensibles au mystère des autres ». Elle vient « guérir et enrichir notre sensibilité », redonnant ainsi aux hommes la capacité de « s’émouvoir devant Dieu, devant sa création, devant les autres êtres humains. »
Pour offrir tout cela à nos élèves, peut-être serait-il bon de l’appliquer d’abord à nous-même ? D’où la littérature comme soutien ! C’est « comme un laboratoire, elle sert à développer les images de la vie, à nous interroger sur son sens. » Elle nous enrichit en nous proposant des « expériences de vie ».
Par ailleurs, elle est un antidote parfait à la « vision ordinaire du monde qui est comme réduite et limitée à cause de la pression qu’exercent sur nous les objectifs opérationnels et immédiats de notre agir ». « Il est en effet nécessaire et urgent de contrebalancer cette accélération et cette simplification inévitables de notre vie quotidienne en apprenant à prendre de la distance, à ralentir, à contempler et à écouter. Cela peut se produire lorsqu’une personne s’arrête librement pour lire un livre. » Dans cette dimension, il devient possible « de laisser émerger l’infinie démesure de l’être ». On entraîne alors le regard « à chercher et explorer la vérité des personnes et des situations ». Cette expérience enrichira notre pratique du métier, métier de la relation par excellence.
Tirons de ce beau texte toutes les conclusions possibles pour nous, pour notre enseignement, pour nos élèves. N’ayons pas peur de l’exigence que peut parfois représenter la lecture d’œuvres littéraires et ouvrons l’accès dès le plus jeune âge à ces textes, afin d’offrir à tous de « véritables compagnons de route ».
Quant à la dimension spirituelle de ce texte, nous laissons à qui veut le soin de la découvrir en lisant l’intégralité du document !
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L’ensemble des citations sont tirées de la lettre du pape François sur Le rôle de la littérature dans la formation. Les numéros de paragraphes ont été retirés pour améliorer la fluidité de la lecture, mais ils peuvent aisément être retrouvés à la lecture du document dans son intégralité.
