Communiqué de presse
23 novembre 2018
Réforme du Baccalauréat :
Il y aura donc
2 baccalauréats différents en France en 2021 !
*Cliquez ici pour télécharger notre Communiqué de presse complet et ses annexes
La réforme du Baccalauréat annoncée par le ministre Jean-Michel Blanquer repose essentiellement sur la mise en place d’un contrôle continu, comptant pour 40% de la note des lycéens pour cet examen national.
Or, l’arrêté du 16 juillet 2018 relatif aux modalités d’organisation du contrôle continu exclut les candidats scolarisés dans les établissements indépendants de ce futur dispositif.
Pour ces candidats, le contrôle continu est remplacé par 1 épreuve ponctuelle pour chaque enseignement concerné par le contrôle continu. Ces épreuves ponctuelles auront lieu « à la fin de l’année de Terminale » (article 9 dudit arrêté).
Il en résulte diverses inégalités de traitement pour les élèves des écoles indépendantes, à la fois à l’égard de l’examen lui-même, mais aussi à l’égard de l’accès à l’enseignement supérieur.
Les 7 principales inégalités de la réforme du Baccalauréat pour les élèves des établissements indépendants* :
1. 100 % de la note du Bac sera constituée d’une épreuve finale pour les élèves des écoles indépendantes, contre seulement 60% pour les autres élèves (inégalité de traitement)
- 100% des épreuves auront désormais lieu en fin de Terminale pour les élèves des écoles indépendantes, contrairement aux autres élèves (hors français) : sur le même temps de préparation, les élèves des écoles indépendantes devront donc réviser beaucoup plus d’épreuves… (inégalité sur les conditions de préparation)
- …d’autant que celles-ci porteront sur 2 ans de programme et non 1 seul pour les épreuves ponctuelles remplaçant le contrôle continu, quand les épreuves de contrôle continu ne portent sur la seule année de Terminale pour les autres élèves : nouvelle discrimination sur le contenu à réviser, et sur le temps possible à y consacrer (cf. supra) (inégalité sur les conditions de préparation et inégalité d’évaluation)
- Les examens et les jurys seront de facto spécifiques pour les épreuves des écoles indépendantes : il y aura donc désormais 2 Baccalauréats différents pour cet examen pourtant national (inégalité de traitement)
- Les élèves des écoles indépendantes ne seront évalués ni sur la durée, ni sur leur progression, et subiront un aléa plus important puisque leur note en histoire-géographie, Langue vivante A, Langue vivante B et EPS ne sera composée que d’1 épreuve unique (tandis que celle des autres élèves sera établie sur un total de 3 épreuves) (inégalité d’évaluation)
- Les conditions et modalités des épreuves ponctuelles remplaçant le contrôle continu sont inconnues pour les élèves des écoles indépendantes, alors que les modalité d’organisation des épreuves de contrôle continu sont d’ores et déjà connues pour les autres élèves (épreuves partielles organisées par leur établissement, et notes des bulletins attribués par leurs professeur) (inégalité de traitement et inégalité d’évaluation)
- Les candidats des écoles indépendantes seront jugés dans ParcourSup sur seulement 50% de leur note prévisionnelle, contre 76 % pour les autres élèves*, et les 50% restant seront passés dans les diverses conditions d’inégalités évoquées ci-dessus (inégalité criante dans l’accès à l’enseignement supérieur)
Conclusion
Les 74000 élèves des écoles indépendantes seront privés des bénéfices affichées par le rapport Mathiot si la réforme est maintenue en l’état :
• Pas de meilleure articulation entre le baccalauréat et l’enseignement supérieur en vue d’une meilleure orientation,
- Pas de valorisation de l’effort durable au détriment du bachotage,
- Pas de diminution de l’aléa consistant à jouer sa réussite sur une épreuve unique.
Quand la récente Loi Gatel a pour ambition de mettre les élèves des écoles indépendantes dans les mêmes conditions d’enseignement que tous les autres élèves, comment peut-on réserver, en toute contradiction, un traitement particulier et défavorable à ces mêmes élèves lors de leur accès à notre principal examen national ?
Ces élèves subiront une véritable discrimination en matière d’égalité de traitement, d’évaluation, de préparation et d’accès au Baccalauréat, qui conditionne lui-même l’accès de ces jeunes à l’enseignement supérieur donc au marché du travail.
La Fondation pour l’école, premier interlocuteur de l’Etat pour le secteur de l’enseignement indépendant, fait part de son profond étonnement quant à cette inégalité de traitement.
Elle réclame, pour les élèves du réseau d’écoles qu’elle soutient, comme pour tous les élèves scolarisés dans les écoles indépendantes du territoire, un traitement égal à celui des autres lycéens français.
*Cliquez ici pour télécharger notre Communiqué de presse complet et ses annexes