Loi contre le « séparatisme » : Macron s’en prend à la liberté scolaire
Pour répondre à la menace de partition politique et culturelle islamiste, Emmanuel Macron revient à nouveau sur les droits des citoyens en attaquant de front la liberté scolaire, mais aussi celle d’association et de religion par sa loi contre le “séparatisme”.
Article paru le 3 octobre 2020 (ici), par Frédéric Mas.
Dans un discours prononcé aux Mureaux ce vendredi 2 octobre, le président de la République Emmanuel Macron a présenté les grandes lignes de son projet de loi sur le séparatisme. Parmi ses propositions phares, il propose de limiter strictement l’école à la maison, et de rendre obligatoire la scolarisation dès 3 ans.
« Chaque mois des préfets ferment des écoles illégales, souvent administrées par des extrémistes religieux. » a asséné le président de la République pour justifier l’extension du domaine de l’éducation cornaquée par l’État.
Pour Lionel Devic, président de la Fondation pour l’école, la mesure est « inquiétante », elle est même une « atteinte importante » qui concerne la liberté de l’enseignement en France.
Pour répondre à la menace de partition politique et culturelle islamiste, Emmanuel Macron revient donc à nouveau sur les droits des citoyens en attaquant de front la liberté scolaire, mais aussi celle d’association et de religion. La liberté pédagogique donnée aux parents d’éduquer leurs propres enfants, qui était jusqu’à présent concédée de très mauvaise grâce par les pouvoirs publics, disparaît au nom de la menace islamiste.
LA LIBERTÉ ÉDUCATIVE, CE N’EST PAS DU TERRORISME
Les parents qui ont quitté la médiocrité de l’enseignement public, qui ont cherché à mener des enseignements plus adaptés à leurs enfants se trouvent désormais non seulement assimilés aux terroristes et aux extrémistes religieux, mais priés de s’aligner une nouvelle fois.
Il ne vient pas à l’idée que la « déscolarisation » des écoles à la maison ne produit pas les pires éléments, mais au contraire encourage les enfants à s’épanouir plus sûrement que dans les écoles standards. Inversement, rien n’indique que la liberté éducative produise du terrorisme.
La méthode politique liberticide du gouvernement Macron est désormais rôdée, et s’applique dans les domaines de la liberté d’expression, de la liberté de commerce, de circulation et donc maintenant d’éducation : on identifie une menace, qu’elle soit « terroriste », « islamiste » ou « sanitaire » pour revenir subrepticement, en général avec l’approbation du grand nombre pétrifié de peur, sur des libertés fondamentales, qui sont mises sous tutelle d’un État bureaucratique tout-puissant.
Fallait-il encore légiférer pour réduire la marge de manœuvre de l’enseignement libre ? Lionel Devic rappelle qu’existe déjà un empilement de textes législatifs et réglementaires organisant les relations entre Etat et écoles libres, et que la loi sur le séparatisme promet d’en empiler de nouvelles autres sans même interroger la pertinence de faire appliquer les textes en vigueur dans le domaine.
Ici, l’État se fait désormais clergé, encadrant l’exercice de la liberté religieuse, demandant la soumission de tous à une idéologie républicaine qui ne supporte aucun pluralisme religieux en dehors de ses propres définitions autoritaires.