Dans la première, Gilson s’efforce de poser les principes d’un enseignement catholique libre, dans le contexte de la République radicale des années 1930. L’analyse qu’il est amené à faire de la politique de l’État français en matière d’éducation, et de sa signification générale, d’une part, celle de l’importance vitale pour l’Église d’une école indépendante du politique, et des conditions nécessaires à cette indépendance, d’autre part, nous ont paru dignes d’intérêt, et non sans apporter quelque lumière à la situation présente, pourtant si différente dans son contexte. Analogiquement, le propos de Gilson peut même aider à penser un enseignement libre non confessionnel.
La seconde œuvre pose la question de ce qu’est l’enseignement pris en lui-même, à travers l’exemple de l’éducation philosophique. Ici, Gilson nous aide à dissiper des erreurs graves sur l’action éducative, lesquelles n’ont sans doute pas peu contribué au marasme actuel de l’école en France.
Comme il ne s’agissait pas tant ici de faire une étude de la pensée de Gilson en elle-même et pour elle-même, mais bien plus de faire ressortir comment le propos du philosophe peut nous aider à penser les difficultés de notre temps, nous avons assez librement mêlé le commentaire à l’analyse du texte. Toutefois, à chaque fois que cela était possible, nous nous sommes efforcés de distinguer les deux en écrivant nos réflexions propres en italique.