Le président Obama met ses enfants dans le privé de même que 40% des députés du Congrès et sénateurs américains

Les actuels représentants du Congrès américain et les sénateurs, démocrates et républicains confondus, sont près de 40% à scolariser leurs enfants dans une école privée. Et le président Obama lui-même n’est pas en reste, ses filles étudiant dans une école privée de Washington. Le combat pour l’accès pour tous à une éducation de qualité n’est pas d’un bord politique plus que d’un autre, c’est un combat qui transcende les partis. Au niveau des Etats, l’implication des démocrates pour que les écoles privées perçoivent des fonds publics se fait désormais sans complexe. Trois quarts des programmes instaurant le libre choix de l’école aux Etats-Unis ont ainsi été adoptés grâce aux démocrates et aux associations des parents de quartiers afro-américains notamment.

Une étude relayée par le Washington Post a révélé que près de 40% des élus américains, actuels sénateurs et représentants au Congrès, qu’ils soient démocrates ou républicains, avaient fait le choix d’une école privée pour leurs enfants. Parce que nul ne met en doute aux Etats-Unis que les écoles privées fonctionnent bien, les parents dans chaque Etat encouragent leurs représentants à mettre en place un dispositif d’aide permettant aux familles les plus pauvres d’accéder à ce type d’école. Au sein même du gouvernement fédéral, l’élite américaine recourt aussi à l’école libre. Mais si Barack Obama lui-même scolarise ses enfants dans une prestigieuse école américaine, il ne va pas jusqu’à défendre officiellement le financement public du libre choix que ce soit par chèque-éducation (voucher) ou crédit d’impôt.  Le sujet, au niveau fédéral, demeure sensible alors qu’au niveau des Etats, les militants et les élus démocrates eux-mêmes agissent pour la mise en œuvre d’aides financières de l’Etat pour la scolarisation de chaque enfant dans l’école de son choix. La culture démocrate, fondée sur le souci de l’égalité des chances et de la justice sociale, constitue le terreau naturel de ce type d’action. La timidité des démocrates au niveau fédéral est certainement liée à l’importance traditionnelle des syndicats d’enseignement dans le parti.

Outre-Atlantique, l’éducation n’est pas une compétence fédérale mais une compétence des Etats. Aujourd’hui 19 Etats américains proposent déjà une ou plusieurs mesures de type crédits d’impôt ou chèque-éducation.  Au total il y a 30 programmes d’aides publiques à l’accès aux écoles privées. Et ces moyens de scolarisation offrent une vraie alternative à de plus en plus de parents en quête d’une école  qui donne un maximum de chances de réussite à leurs enfants. Selon Malcom Glenn de l’association American for children*, « pas moins de 92% de parents interrogés se disent satisfaits des écoles où sont allés leurs enfants dans le cadre d’un des programmes du libre choix de l’école. » Des parents qui militent pour l’instauration de ces programmes, à travers de nombreuses associations dont la Black Alliance for school choice, qui regroupe de nombreuses associations locales.

Le soutien des démocrates aux libre choix de l’école a beaucoup compté dans le succès croissant du financement du libre choix depuis la première mesure introduite dans le Milwaukee il y a une vingtaine d’années. Plus récemment, en Louisiane, près de la moitié des sénateurs démocrates de cet Etat ont soutenu l’expansion du programme de chèque-éducation de la Nouvelle-Orléans. En Floride, la moitié des législateurs démocrates a soutenu l’expansion du programme des bourses attribuées par crédit d’impôt. Le taux de satisfaction des parents le prouve, les écoles privées gratuites et financées sur fonds publics fonctionnent et sont de plus en plus plébiscitées, comme le montre les listes d’attente dans les charter schools existant désormais dans 41 états américains. La National alliance for public charter school estime à 400 000 en 2012 le nombre d’élèves en liste d’attente dans tous les États-Unis (cf. étude de la Fondation pour l’école de mars 2012).