Les « Charters schools » et leurs ennemis

Photography for the Mystic Valley Charter Schools.Liberté scolaire a résumé et traduit pour vous un article du City Journal hors série 2013 de Marcus A. Winters, senior fellow  au Manhattan Institute, professeur assistant au College of Education à l’Université du Colorado et auteur de Teachers Matter . Il montre que les charter schools de New York ont permis des progrès notables des élèves.

Parmi toutes les réformes que le maire de New-York, Mickael Bloomberg a adoptées, celle des « Charters schools » (écoles indépendantes publiques ayant davantage d’autonomies notamment pour les salaires et les rythmes scolaires) est la plus belle réussite. Il y avait 14 charters schools  quand il a pris ses fonctions. Aujourd’hui, on en compte 159 qui scolarisent plus de 48 000 élèves. Ces écoles sont surtout concentrées dans des zones plus difficiles comme Harlem ou le Sud du Bronx. Si l’on en croit le New York City Charter School Center, il y a aurait 53 000 élèves actuellement en listes d’attentes.

Les charters schools  varient beaucoup en termes de qualité. Certaines sont excellentes et d’autres moins. Mais les recherches empiriques ne laissent pas de doute possible : la moyenne des élèves allant dans des  charters schools  s’améliore grâce à ces écoles. Une étude de l’économiste Caroline Hoxby met en évidence que les élèves de ces écoles font de plus importants progrès académiques qu’ils ne l’auraient fait dans une école publique classique. Margareth Raymond, directrice du centre de l’Université de Standford pour les questions de Recherche et d’Education, a  conduit une étude séparée qui a confirmé les résultats de celle de Hoxby.

Certaines critiques des charters schools  prétendent que ces bons résultats viendraient du fait que ces écoles récupèreraient les meilleurs élèves et ressources des écoles publiques. Mais ces critiques ne sont pas fondées : plus il y a d’élèves qui quittent le public pour une charter school, plus les élèves qui restent dans cette école publique progressent, probablement à cause de la concurrence se développant entre les deux écoles.

Dans un monde parfait, les charter schools ne seraient pas un sujet politisé. Mais leur autonomie menace les syndicats d’enseignants et d’autres personnes qui profitent des restrictions que le gouvernement impose aux écoles publiques. Mais ces  groupes de pression ont perdu plusieurs batailles sur ce sujet.

Ces écoles restent néanmoins à la merci d’un changement de maire. La question des bâtiments est assez centrale. Pour ces écoles, la cohabitation dans les mêmes bâtiments que ceux des écoles publiques reste la solution la plus répandue. Si la nouvelle administration soutient ces cohabitations, cela aura un impact énorme sur le futur succès des charter schools  de New-York. A l’inverse, une politique de restriction de ces cohabitations réduirait fortement le nombre des nouvelles écoles lancées.

Les charter schools de New-York offrent une vraie perspective à beaucoup d’étudiants qui, en leur absence, seraient « piégés » dans des écoles publiques au niveau mauvais. La rapide croissance du nombre de  charter schools  lors de cette dernière décennie est un des plus importants héritages de Bloomberg ; avec de la chance, le prochain maire le comprendra.

Que faire ?

–          Continuer les cohabitations dans les bâtiments entre les charter schools et les écoles publiques, sans imposer de nouvelles restrictions.

–          Résister aux appels à de nouvelles restrictions pour les charter schools.

–          Favoriser le changement de loi pour l’Etat afin d’accroître le nombre de professeurs non diplômés que les  charter schools  peuvent employer légalement.

Article complet ici : http://www.city-journal.org/2013/special-issue_charter-schools.html