Lasse d’entendre et d’observer jour après jour les mêmes problèmes scolaires et difficultés de tous ordres, sans que soient données des réponses adaptées et que soit porté sur l’enfant en échec un véritable regard de respect et d'”amour”, j’ai voulu à toutes forces témoigner de mon expérience et de mes réflexions dans ce petit livre!
J’en avais commencé l’ébauche dès 1999, lors d’une “Consultation nationale sur le collège 2000” où les personnels de l’Education étaient invités à donner leur avis.
Les feuilles étant restées dans un tiroir, ça n’est qu’après ma retraite en 2007 et sur les instances d’une professeur-chercheur en psychologie de l’Université de Strasbourg, psychanalyste de surcroît, j’ai souhaité leur redonner vie en restituant la parole et le vécu de tous ces jeunes en souffrance que j’ai côtoyés, surtout comme conseillère d’orientation-psychologue essentiellement dans des établissements scolaires auprès d’élèves en grande difficulté.
Je n’ai pas souhaité écrire un nième traité de psycho-pédagogie ou autre, j’ai voulu apporter un témoignage à partir d’anecdotes et d’histoires vraies – toutes mes histoires sont vraies ! Seuls sont bien évidemment modifiés les prénoms des enfants-.
Je voulais intituler l’ouvrage: “Si je n’ai pas l’amour”, extrait de la 1ère lettre aux Corinthiens de Saint-Paul, non pas en raison de sa consonance religieuse, mais en raison du texte lui-même,
dont je n’ai pas trouvé l’équivalent dans la littérature et qui correspond en tous points à ma conviction profonde sur un plan strictement HUMAIN:
Voici le sens de ce texte transposé au niveau de l’école et que j’évoque bien sûr à la fin du livre:
Quand bien même doterait-on tous les établissements scolaires de tous les MOYENS techniques, pédagogiques, informatiques -les noms en -ique!- etc…(même si l’importance des moyens est incontestable), on ne parviendrait pas à enrayer échecs, décrochages et violences de tous ordres si l’ESSENTIEL n’y est pas, à savoir le regard sur l’enfant, la foi inconditionnelle en ses possibilités quelles que soient ses performances, en un mot: l'”amour”- n’ayons pas peur des mots!- qu’il est nécessaire de lui octroyer, afin qu’il ait une chance de pouvoir relever la tête…
Amour ne signifie ni laxisme, ni angélisme. Le véritable amour peut être, doit être, parfois, sévère et strict. Il ne doit rien laisser “passer” qui n’aille dans le sens du respect de l’autre, de l’humain en général et de sa construction.
Au gré de ces pages, je souhaite relater les souvenirs de ces jeunes en errance dans notre système pour que leurs expériences soient le socle d’un vrai changement à venir, au service de nos enfants !
Geneviève Gillardin
Histoires d’école : de l’indignation à l’espérance
Editions Les 2 Encres
14 euros.