Les Education Saving Accounts (ESAs) : le “School Choice 2.0”

gus_illustrPersonne n’est plus responsable des enfants que leurs parents. C’est sur cette conviction forte que l’Arizona et la Floride ont décidé de mettre en place un dispositif innovant  de financement  public des dépenses éducatives privées au profit des familles en ayant a priori le plus besoin : ce sont les Education Saving Accounts (ESAs).

Le mouvement en faveur du libre choix de l’école poursuit son développement aux Etats-Unis. Grâce à lui, le pouvoir de décision en matière scolaire a commencé à revenir vers les parents, après des décennies où il était concentré dans les mains de la puissance publique.

En 2014, on compte  ainsi 41 programmes de financement public permettant d’accéder à une école privée dans 24 Etats et le District de Columbia. En 2011, l’Arizona a inventé un nouveau dispositif, les « Education Saving Accounts »  (ESAs) qui sont aussi appliqués en Floride depuis cette année. Cette initiative tire la leçon de l’échec des politiques éducatives de l’Etat fédéral américain qui  consacre des milliards pour l’éducation sans arriver à mettre en place un système performant et juste. Aux tests PISA , les Etats-Unis ne sont qu’au milieu du classement alors que l’illettrisme y est une réalité bien vivante.

Les ESAs donnent la possibilité aux parents de décider de l’usage de 90 % de l’argent qui aurait été dépensé par l’Etat pour l’éducation de leur enfant dans une école publique. Ils peuvent ainsi consacrer leurs dépenses aux besoins réels et parfois bien spécifiques de leur enfant. En Arizona, ils reçoivent ainsi 3 000 dollars par enfant et jusqu’à 26 000 dollars si celui-ci présente des handicaps.

Les ESAs représentent un “School Choice 2.0” c’est-à-dire une manière radicalement nouvelle, innovante de concevoir la liberté scolaire. Ils sont distribués tous les trimestres et chargés sur une carte de crédit spéciale qui ne permet que de payer des dépenses éducatives telles que les cours de soutien privés, les frais de scolarité à l’école privée, le tutorat par un professeur, le matériel et les livres scolaires, les abonnements à du e-learning, etc. lls peuvent même capitaliser l’argent non dépensé sur un compte destiné à financer les dépenses éducatives ultérieures de leur enfant.

Le pouvoir de décision, en matière éducative, se trouve donc placé dans les mains des parents qui peuvent avoir un accès financier à une large palette de services éducatifs agréés par l’Etat grâce à ces financements publics qui leur sont donnés pour l’éducation de leur propre enfant.

Deux Etats sont pionniers. L’Arizona applique ce dispositif depuis 2011 sous le nom de “Empowerment Scholarship Accounts” pour souligner qu’il donne le pouvoir aux parents de tailler sur mesure les services éducatifs dont bénéficieront leur enfant. Le programme est très populaire. 72 % des personnes utilisant ESAs se déclarent satisfaites. Il concerne les enfants à besoins éducatifs spécifiques, les enfants issus de mauvaises écoles (qu’ils appellent « underperforming schools »), les enfants placés en famille d’accueil et les enfants dont un parent est un militaire en activité ou mort au combat. Les parents peuvent saisir l’opportunité de bénéficier de ce programme ou bien rester dans le système éducatif public. A cette rentrée, la Floride a également mis en place ce dispositif sous le nom de “Personal Learning Scholarship Accounts”.

L’idée phare qui sous-tend cette réforme est : “ There is nobody that is going to be more accountable to that child than the parent.” Une conviction qui devrait animer davantage nos hommes politiques.