En septembre 2015, ELEVTHERIA, un établissement laïc du second degré proposant une pédagogie librement inspirée de la méthode Montessori, ouvrira ses portes, au cœur de l’agglomération de Cergy, dans le Val d’Oise. Une école qui souhaite proposer une alternative aux parents désireux de voir leur enfant s’épanouir, développer son autonomie et cultiver son goût d’apprendre. Entretien avec Marie Lefèvre, fondatrice du projet.
Qu’est-ce qui vous a donné envie de créer votre école ?
Marie Lefèvre : Ce projet répond à des éléments d’ordre personnel et professionnel.
Professionnel tout d’abord : dans l’éducation nationale depuis 15 ans, professeur de lettres modernes agrégé en collège et en lycée, dans des établissements d’éducation prioritaire ou des établissements privilégiés, puis personnel de direction dans un collège, j’ai pu me faire une idée précise de ce que je rêverais de mettre en place pour la réussite de tous les élèves- ce que je fais au quotidien dans mon établissement mais avec les freins qui sont le nombre d’élèves par classe, les moyens qui nous sont attribués par l’état et des personnels que je ne recrute pas, sur lesquels je n’ai pas d’autorité hiérarchique et qui ne partagent pas tous ma vision de l’éducation. Je souhaite donc mettre en œuvre ce qui marche avec l’autonomie et la liberté d’actions qui est celle d’un établissement privé hors contrat.
Personnel ensuite: mon petit garçon de 7 ans a été diagnostiqué autiste asperger il y a un an. L’école a toujours été un calvaire pour lui- il n’aimait pas ça et le cadre du public ne lui permettait pas de réussir et de s’épanouir. J’ai pris la décision de le mettre en établissement privé Montessori à la rentrée scolaire 2014 et ça a été la révélation – mon petit garçon est heureux, aime l’école pour la première fois depuis qu’il est scolarisé, s’y épanouit et réussit – lui qu’on mettait sans arrêt en soutien depuis ses 3 ans est en train de travailler le programme de CE1 en math et en français alors qu’il est en CP!!!!
Le professionnel et le personnel ont tous deux motivé ce projet. Car je n’envisage plus de remettre mon fils dans un établissement classique et je veux lui offrir le collège qui lui permettra de continuer de s’épanouir et de réussir, avec ses spécificités et ses différences.
Présentez-nous votre projet. Que cherchez-vous à offrir aux parents et aux élèves que le service public n’offre pas ?
Marie Lefèvre : Ce collège sera d’inspiration Montessori.
Les élèves seront répartis en ambiance d’âges mélanges, selon les préconisations de Maria Montessori, de manière à permettre aux plus petits d’être motivés et accompagnés par les plus grands et de comprendre le sens de ce qu’ils font dans le grand tout.
Deux ambiances seront proposées :
– une ambiance 9-12 ans
– une ambiance 12-15 ans.
La pédagogie de l’établissement repose sur une pédagogie par projets : tout au long de l’année, les élèves travailleront les différentes parties du programme de leur cycle et de l’éducation nationale mais à leur rythme, grâce à l’expérimentation, la manipulation. La pédagogie du détour a fait ses preuves et le travail par projets donne du sens aux apprentissages et reste stimulante pour les enfants.
Le taux d’encadrement de 1 adulte pour 15 enfants maximum permet un réel suivi individualisé.
Enfin, l’absence de notes et de devoirs permet à chacun de progresser à son rythme, et de bien vivre des apprentissages.
Quelles difficultés rencontrez-vous dans le lancement de votre projet ?
Marie Lefèvre : Le plus difficile reste la recherche des locaux mais nous avons enfin trouvé des locaux adaptés et aux normes (établissement recevant du Public). Enfin, rassembler des fonds pour les capitaux en fonds propres à nécessité de faire appel à la Love Money et à la confiance de nos proches !
Avez-vous rencontré des associations ou des personnes qui vous aident ?
Marie Lefèvre : Les écoles alternatives de notre secteur :
L’association de créer son école, avec laquelle nous avons suivi une formation de création d’école.
L’institut supérieur Maria Montessori, qui m’a permis de suivre la formation de directrice d’école Montessori.
Le réseau Entreprendre nous accompagne, de même que la chambre du commerce et de l’industrie.
Comment expliquez-vous le succès que rencontrent ces nouvelles écoles indépendantes ?
Marie Lefèvre : L’éducation nationale, même si de nombreux effort sont été faits dans ce sens ces dernières années, ne peut répondre de manière totalement satisfaisante au besoin d’individualisation et de différenciation des apprentissages scolaires : du fait du nombre élevé d’élèves par classe, de la difficulté de convertir l’ensemble des enseignants à cette nouvelle façon d’enseigner, du fait de la faiblesse des moyens alloués. Les écoles privés sur contrat ne proposant qu’un modèle similaire- avec une sélection au niveau des résultats à l’entrée- ne représente pas de réelle alternative pour ces enfants ne rentrant pas ou ne s’épanouissant pas dans ce cadre pédagogique traditionnel. L’époque du maître enseignant de manière descendante et magistrale à une classe de 30 élèves en frontal est révolue ou ne convainc plus. Place aux pédagogies actives….
