Les 7 propositions de la Fondation Espérance banlieues suite au colloque

La Fondation Espérance banlieues a organisé le 4 avril dernier un colloque au Palais Bourbon. Retrouvez les 7 propositions tirées de cette demi-journée de table ronde ainsi que les vidéos de ces échanges. 

 

Espérance banlieues, future grande cause nationale ?

En conclusion du colloque qui s’est tenu hier au Palais Bourbon, la Fondation Espérance banlieues formule 7 propositions audacieuses et innovantes pour contribuer au relèvement de l’école dans les banlieues. Plus de 300 personnes, venues du monde éducatif, politique, associatif, philanthropique et culturel y ont assisté.

Proposition 1

Faire de l’enseignement dans les quartiers en situation d’« urgence éducative » une « grande cause nationale ».

Proposition 2

Inscrire l’école au cœur de la politique de la Ville en facilitant la création des écoles Espérance banlieues et en mettant en place un financement de celles-ci de type public-privé.

Proposition 3

Associer davantage les régions au déploiement de solutions éducatives dans les quartiers en situation d’ « urgence éducative » en leur donnant notamment la compétence de contribuer à leur financement et en les plaçant comme catalyseurs et fédérateurs des différents acteurs régionaux.

Proposition 4

Renforcer l’implication des territoires dans la lutte contre l’échec scolaire dans les banlieues en permettant aux Maires de définir des territoires « d’urgence éducative ». Permettre aux Conseils Départementaux de participer au financement des écoles Espérance banlieues.

Proposition 5

Permettre aux jeunes talents de s’engager au service des élèves des banlieues (service civique, liens renforcés entre les écoles et les établissements d’enseignement supérieur,  reprise des expériences type Teach for America[1]).

Proposition 6

Favoriser et soutenir l’implication des entreprises dans les écoles (témoignages auprès des élèves…, mais aussi soutien au développement des écoles grâce au mécénat de compétences…).

Proposition 7

Mettre en place un organisme d’évaluation, indépendant, chargé d’auditer régulièrement la qualité académique et éducative des écoles innovantes. Conditionner les financements publics à ces résultats et en contrepartie accroître la liberté pédagogique des professeurs.

 

Quelques citations reprises des échanges hier :

« Il n’est pas question de dépouiller l’Éducation nationale. […] Il y a, de la part de la Fondation Espérance banlieues, un travail de service public, de creuset de la Nation.  Si à travers ces écoles, la Nation peut refonder cette institution pour permettre à ces  enfants de retrouver une chance, si cela permet leur émancipation à travers des savoirs universels, il faut les aider ! », Natacha Polony, journaliste et écrivain.

« Rien dans notre pays n’est plus important que ses ressources humaines enfantines et adolescentes […]. Le modèle actuel doit être mis en compétition par des modèles extérieurs, mais qui s’intègrent, comme vous le faites », Jean-Louis Borloo, ancien ministre, Président de Énergies pour l’Afrique.

 « Ce que fait Espérance banlieues correspond aux types d’initiatives que nous devons prendre dans le secteur public et dans le secteur privé pour contribuer à l’intérêt général, c’est-à-dire la réussite des tous les élèves de notre pays », Jean-Michel Blanquer, Directeur Général du groupe ESSEC, ancien recteur et ancien Directeur Général de l’Enseignement Scolaire.

« Il faut redonner à l’école des rites, de la discipline qui permettent aux enfants de se mettre au travail  », Anne-Marie Garcia, ancienne inspectrice de l’Éducation nationale à l’Académie de Créteil.

« L’Éducation nationale n’est pas en mesure de répondre à tous les cas. Je crois à la pluralité de l’offre scolaire et à la possibilité pour les parents de choisir », Olivier Klein, maire de Clichy-sous-Bois.

« Il y a une trop grande acceptation du fait que la pauvreté conduit nécessairement à des mauvais résultats académiques, or il n’y a aucune fatalité, les free schools l’ont prouvé ! », David Laws, ancien ministre de l’Éducation au Royaume-Uni.

 « Ce qui m’enthousiasme dans la démarche d’Éric et de sa bande, c’est qu’ils le font ! Il y en a qui écrivent des bouquins, eux ils le font », Alexandre Jardin, acteur, écrivain et fondateur des Zèbres.

« Fort de l’expérience terrain de la Fondation, je  souhaite porter à l’attention des décideurs publics et de l’ensemble des candidats aux prochaines élections présidentielles ces 7 propositions afin de faire de l’éducation dans ces quartiers une priorité du prochain quinquennat », Eric Mestrallet, président et fondateur de la Fondation Espérance banlieues.

Pour voir l’intégralité du colloque : http://esperancebanlieues.org/

A propos de la Fondation Espérance banlieues

La Fondation Espérance banlieues a été créée en 2012 pour favoriser le développement d’écoles de qualité, en plein cœur des banlieues, qui soient adaptées à la spécificité des défis éducatifs posés par ces quartiers. Quatre écoles composent le réseau Espérance banlieues : Alexandre-Dumas à Montfermeil (2012), Ozanam à Marseille (2014), Antoine-de-Saint-Exupéry à Asnières Nord (2015) et La Cordée à Roubaix (2015). Quatre, voire cinq écoles ouvriront à la rentrée de septembre : Sartrouville, Pierre-Bénite, Saint-Etienne, Angoulême et Mantes-la-Jolie. Quinze autres projets d’écoles sont en préparation.
www.esperancebanlieues.org.

[1] https://www.teachforamerica.org/