Un article paru sur le site ToutEduc et reproduit avec l’aimable autorisation de son auteur
“De nombreuses initiatives ont été prises ces dernières années pour raccrocher les plus éloignés, mais il faut aller plus loin, revoir le système intégralement“, estime André Altmeyer suite à la publication du deuxième édition du Baromètre de l’éducation Apprentis d’Auteuil-OpinionWay publiée le 14 octobre.
Ces “attentes fortes de prise en compte de la jeunesse“ sont corroborées par les 80% des Français interviewés (environ 2500 personnes, ndlr) qui pensent que les politiques n’écoutent pas assez les jeunes.
Ils sont presque tout autant à penser que la jeunesse devrait constituer la grande cause nationale du prochain quinquennat. “Nous devons collectivement rester très vigilants, ajoute le directeur général adjoint d’Apprentis d’Auteuil, trop de jeunes traversent leur scolarité comme des passagers clandestins du système scolaire et finissent par le quitter sans diplôme ni qualification.., ils hypothèquent leur avenir… Sans prise en charge adéquate et individualisée, ce sont ces jeunes que l’on risque de retrouver parmi les jeunes ni en emploi, ni en études, ni en formation : les NEETs dans quelques années“.
Selon la fondation caritative catholique, pour qui en France 12,9 % de jeunes de 15 à 29 ans ne sont ni en emploi, ni en études, ni en formation, “les premiers signes du décrochage scolaire sont souvent identifiés autour des vacances de la Toussaint chez les élèves. Ces situations de décrochage scolaire ont des conséquences individuelles, familiales et sociétales dramatiques“.
Se dessinerait ainsi un “sentiment d’échec scolaire grandissant“ au regard des 17 % de jeunes sondés se déclarant en difficulté scolaire (décrochage / échec / difficultés). Tout comme eux d’ailleurs, 61 % des parents ont le sentiment que l’échec scolaire est en augmentation. La famille est considérée comme l’une des principales causes de l’échec scolaire : 29% des parents déclarent avoir fini par totalement baisser les bras face aux difficultés scolaires de leur enfant.
Le système éducatif est désigné comme deuxième cause pouvant engendrer le décrochage scolaire. Ils sont ainsi 43 % de jeunes à considérer que le système scolaire “n’aide pas à donner confiance/ à valoriser les talents et compétences des élèves“, et 54 % disent avoir déjà vécu des violences à l’école (verbales, morales, sexuelles, physiques …), un taux qui grimpe à 78% chez les jeunes en difficulté. A noter le rôle important de l’hygiène de vie des jeunes dans l’échec scolaire (temps passé devant les écrans, manque de sommeil) ainsi que le contexte de Covid qui aggravé la situation de près de 85 % de jeunes déjà fragiles (sentiment d’isolement, état psychologique).
Le baromètre ici (PDF)