La plus connue est l’école Boisard : implantée en banlieue lyonnaise, elle forme les jeunes en mécanique auto et carrosserie, mécanique d’usinage et chaudronnerie, menuiserie aluminium, menuiserie bois et métallerie, serrurerie et ébénisterie. Le concept de ces écoles est simple et puissant : ces écoles hors contrat sont des écoles-entreprises c’est-à-dire qu’elles forment les jeunes en répondant à des vraies commandes client aux prix du marché. Elles cumulent ainsi les avantages des lycées professionnels et des CFA (Centre de formation par apprentissage). Seul inconvénient : comme les lycées professionnels et à la différence de l’apprentissage, les jeunes en formation ne sont pas rémunérés. Mais en contrepartie, ces formations sont pour un grand nombre gratuites ou à peine payantes (lorsqu’elles sont payantes l’objectif est d’être à 500 euros par an maximum), ont un taux de 90 % de réussite aux examens d’état et garantissent un emploi à la sortie puisque quasiment 100 % des jeunes diplômés des Ecoles de Production trouvent un emploi dès la sortie, s’ils ne décident pas de poursuivre leurs études (45 %).
Une pédagogie unique articulée autour de la commande client
Les Ecoles de Production proposent une offre complémentaire aux dispositifs scolaires et d’apprentissage existant grâce à un concept de pédagogie unique articulée autour de la commande client. Théorie et pratique ne sont pas dissociées. C’est cet enseignement simultané qui fait toute la spécificité des Ecoles de Production. 2/3 du temps hebdomadaire sont consacrés à la pratique en atelier, le 1/3 restant se déroule en enseignement théorique général et technologique. Mais l’atelier et la salle de classe sont sur le même site car l’école est aussi une véritable entreprise qui produit et vend ses biens et services.
Pour des élèves très en attente de concret, cet enseignement innovant atteint son but : il capte leur intérêt en prodiguant un enseignement particulièrement professionnalisant. « Même les matières générales sont raccrochées au concret de la vie ». Rien de tel pour apprendre le métier dans des conditions réalistes et motiver les jeunes à bien travailler. Rien de tel aussi pour acquérir le sens du travail bien fait, et pour prendre au sérieux sa formation professionnelle. La relation entre le Maître Professionnel et l’élève apprenti est alors fondamentale : le maître engage son honneur professionnel dans chaque commande et l’élève apprenti est valorisé par le fait de travailler, non pas pour une note, mais pour un client..
Des formateurs à la page
Dans les Ecoles de Production il n’y a pas de dissonances déstabilisantes et contre-productives entre les cours théoriques et ce qu’enseigne le maître d’apprentissage en entreprise, les enseignements théoriques et pratiques sont en lien étroit puisque tout est fait sur le même lieu et que le Maître Professionnel qui est avec les jeunes en atelier assure tout ou partie des enseignements technologiques.
Les formateurs maîtrisent parfaitement les techniques les plus actuelles dans leur domaine et restent au diapason du marché, vu qu’ils ont à honorer des commandes véritables aux prix et conditions du marché. Il n’est pas rare que les Ecoles de Production soient souvent les seules dans le bassin d’activité local à posséder telle machine perfectionnée ou tel savoir-faire spécifique.
Des formations variées qui préparent bien à la polyvalence attendue dans la vie professionnelle
La spécificité des Ecoles de Production font que les élèves apprentis sont formés sur la totalité de ce qui fait l’activité d’une entreprise et bénéficient d’une formation variée. Durant leurs années de formation, ils couvrent grâce à la diversité des commandes traitées par l’école-entreprise, tout le champ de leur futur domaine professionnel. L’Ecole de Production peut être amenée à refuser une commande qui serait jugée pas assez formatrice pour les élèves.
Une formation où l’on travaille beaucoup
La formation comprend un total de 3 000 heures en atelier durant la scolarité, soit 27 heures par semaine avec 35 heures de travail par semaine en commençant à 7h30 du matin. En travaillant beaucoup, auprès de maîtres qui leur montrent l’exemple, dans un cadre professionnel inséré dans la vie économique réelle, ils contractent un professionnalisme dans le travail qui fait toute la différence.
Conclusion
Les Ecoles de Production réussissent à donner une vraie formation et une véritable employabilité à des jeunes qui arrivent bien souvent avec de mauvais carnets scolaires, peu d’habitude de travail et peu de dispositions pour se prendre en main. Ces jeunes se métamorphosent rapidement dans cet univers stimulant, sous la direction de maîtres expérimentés. Une vraie réussite qui a par exemple inspiré des évolutions des filières professionnelles au Danemark et pourrait être sources de réflexion identiques en France.
Pour en savoir plus, regardez le court-métrage réalisé par l’Ecole de Production Boisard :
Site de la Fédération Nationale des Ecoles de Production :