« […] Formée à la zoologie et à l’éthologie au Museum national d’histoire naturelle, mais aussi à l’anthropologie et à l’ethnologie à la Sorbonne, Geneviève Carbone est nommée par le ministère de l’environnement, dès juillet 1993, pour suivre au plus près l’installation de la première meute de loups en Mercantour, mais aussi pour réaliser les constats de prédation sur les brebis et mettre en œuvre les indemnisations versées aux bergers. Elle vérifie alors, pendant plus de cinq ans de courses incessantes entre vallée des Merveilles et Haute Tinée, que le conflit ancestral entre l’homme et le loup peut se résoudre à force de soutien intelligent de l’activité pastorale en montagne.
« Dans le même temps, l’entrée de ses deux enfants à l’école l’entraîne dans la recherche des meilleures méthodes pédagogiques pour les aider à apprendre avec plaisir. « Ayant toujours travaillé en unissant sciences humaines et sciences naturelles, j’avais besoin d’une vision globale du développement des enfants. J’ai trouvé que la meilleure approche était celle que Maria Montessori avait élaborée au début du XXe siècle et qui n’a cessé de se diffuser avec succès depuis », se souvient-elle.
« Observant patiemment les enfants, comme elle l’avait fait pendant tant d’années des loups, Geneviève Carbone suit la formation d’éducateur spécialisé et fonde, en 2008, sa première école. Aujourd’hui, celle-ci s’est installée à Sainte-Maxime (Var). Près de quarante enfants de 3 à 12 ans y ont été accueillis par six éducateurs, cette année. Ils seront plus d’une cinquantaine l’an prochain et un projet de collège Montessori verra alors le jour. Le nom de ce nouvel ensemble scolaire est… « La Loupiote ». La naturaliste du Mercantour confie : « Bien sûr, c’est un clin d’œil au loup, mais c’est aussi cette petite lampe que la vie allume et qui ne s’éteindra pas. » […] »
Antoine PEILLON
Article à lire dans La Croix du 11 juin 2012.