Le handicap à l’école : un constat en demi-teinte
L’école inclusive est une volonté affichée et le droit à l’instruction pour tous les enfants un droit fondamental, qu’ils soient ou non en situation de handicap. Parmi les enfants en situation de handicap, trop peu bénéficient d’un accompagnement et d’un enseignement adaptés à leurs besoins spécifiques. Certains n’ont même tout simplement pas la possibilité d’être scolarisés en milieu ordinaire. Quel constat dresser ? Quelles en sont les causes ? Quelles sont les alternatives ? La Fondation pour l’école fait le point.
Handicap et scolarité : un bilan en trompe-l’œil
Si le système éducatif est sensé avoir intégré depuis la loi n°2005-102, du 11 février 2005, tous les enfants en situation de handicap pour mettre fin à l’exclusion dont ils étaient victimes, le système montre ses limites et les données chiffrées ont de quoi faire pâlir.
Malgré les efforts faits par le système éducatif, chaque année, 11 000 à 13 000 enfants handicapés n’ont aucune solution de scolarisation, même partielle.
De par leur nombre, ce sont logiquement les écoles publiques qui accueillent majoritairement les enfants en situation de handicap, qu’il soit mental, moteur ou psychique. Le primaire est plus largement concerné. La cause en est très simple : le système devient de moins en moins inclusif à mesure que l’enfant grandit :
- Si à 6 ans, 95 % des enfants handicapés sont scolarisés en milieu ordinaire, ils ne sont plus que 63 % à 10 ans ;
- La rupture s’accélère encore entre le collège et le lycée : en 2018/2019, 105 000 collégiens bénéficiaient d’un Plan personnalisé de scolarité (PPS), contre 34 000 lycéens ;
- En études supérieures, seulement 1 % des inscrits sont en situation de handicap.
À terme, ce sont 50 % des élèves handicapés qui sortent du système scolaire sans diplôme ou qui ne seront titulaires que du diplôme national du brevet (DNB). Pour comparaison, cette proportion est d’environ 25 % dans la population générale.
Comble de la sanction pour ces élèves, 35 % d’entre eux sont harcelés, avec les conséquences que cela entraîne.
Les causes d’une inclusion qui prend la forme d’une exclusion
Scolariser un enfant en situation de handicap en milieu ordinaire induit que ses besoins spécifiques soient pris en compte. Les apprentissages doivent donc être différenciés et adaptés. Or, presque 1 enseignant sur 4 (23 %) intervenant auprès d’élèves en situation de handicap physique, moteur ou psychique en milieu scolaire ordinaire n’a pas été formé.
Pire même, à la rentrée 2019, 20 000 à 25 000 élèves (soit 1 enfant sur 10) en situation de handicap n’avaient pas d’AESH. Cette situation sonne le glas d’une réelle inclusion pour ces élèves et leurs parents qui ont besoin d’un accompagnement.
Le handicap et la scolarité dans les écoles indépendantes à pédagogie alternative
S’adapter à l’enfant et non l’inverse, c’est la base des pédagogies alternatives. Tous les enfants ont des besoins éducatifs différents, les enfants en situation de handicap ne sont donc pas une exception lorsque l’on construit une offre pédagogique diverse et innovante.
Petits effectifs et adaptabilité au rythme de travail, réelle prise en compte des troubles de l’apprentissage liés au(x) handicap(s), variété pédagogique, refuge après un épisode douloureux en milieu scolaire ordinaire, étroite collaboration entre l’école et les parents, les écoles indépendantes répondent par essence aux besoins particuliers des élèves en situation de handicap, favorisant l’inclusion de tous.
La mission de la Fondation pour l’école, fondation reconnue d’utilité publique, est d’œuvrer depuis bientôt 15 ans au développement de ces écoles, pour que la scolarité soit l’affaire de tous et assure l’instruction et le bien-être de tous les enfants, porteurs d’un handicap ou non.
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