Invitation au huitième Festival européen latin grec

Une tribune libre d’Elizabeth Antébi, historienne et journaliste.

J’ai lancé en 2005 dans une cité du livre bretonne ce Festival européen latin-grec. Il se tiendra du 21 au 24 mars 2013. Il rappelle les divers courants de notre héritage humaniste et ce qui nous définit en tant qu’Européens. Il célèbre l’émerveillement et l’enthousiasme pour les textes et les mythes, avec conférences et tables-rondes sur des sujets souvent décalés, mais aussi représentations théâtrales, chansons, dîner grec et même – Lyon oblige – Guignol en latin !

Parmi les invités, Robert Delord (webmestre de Latine Loquere)[1] et Marjorie Lévêque, tous deux couronnés au Forum des Enseignants innovants, l’ambassadeur de Malte Pierre-Clive Agius, le pianiste Daniel Cadé, les universitaires Paul Mattéi (Lyon II), Albert Foulon (Rennes), Georges Prévélakis, professeur de géopolitique à l’université Panthéon-Sorbonne qui nous raconte la mythologie de la Grèce, des collèges et lycées – dont Fénelon à Lyon qui est partenaire, ou la classe de terminales sicilienne de Rocco Schembra qui vient de Catane ! Sans oublier un directeur culturel de région qui parle latin (et grec), Abraham Bengio, auteur d’une belle “autobiographie linguistique”, “Quand quelqu’un parle, il fait jour“.

Ces festivités ont lieu à l’Université Lyon II, grand amphithéâtre et atrium – avec un Espace Jeux et Exposition, et pour le concert, au Grand Temple, non loin de là.

Plus récemment a été lancé un Point Métier, qui voudrait répondre à la question fameuse “A quoi ça sert ?” Où l’on voit de grands témoins qui ont “réussi dans la vie” parler de leur cursus “Lettres”. Ainsi le maire de Londres, Boris Johnson, a-t-il répondu à un entretien vidéo où il expliquait que sa carrière de journaliste et de maire s’est édifiée sur les socles offerts par les Humanités. Et le maire de Lyon, Gérard Collomb, agrégé de Lettres classiques, se promet, toujours en vidéo, de répondre à la question “Pourquoi faut-il enseigner les Humanités ?”. Car sait-on quels seront les métiers porteurs dans vingt ans ? Ne vaut-il pas mieux forger des âmes fortes et souples à la fois ? Comme l’écrit A. Bengio : “Les ‘passeurs’ se font rares. Si nous baissons les bras, les medias seuls occuperont le terrain“. Et, concluait l’Académicienne française et patronne éternelle du Festival, Jacqueline de Romilly : “Les journalistes vont au plus rapide. Les Grecs, eux, allaient au plus profond.”

Un festival interactif qui encourage tous ceux qui ont des réalisations à présenter à le faire, ou à engager un dialogue pédagogique – prévu autour de Robert Delord – au cours du festival. Car cette plate-forme d’échanges a été créée pour rêver de manière efficace autour de la pédagogie, cette manière de “conduire l’enfant sur un chemin que Dieu (ou les dieux) l’aidera (ou l’aideront) à finir” comme disait quelqu’un d’autrefois.

Programme et inscription : http://www.festival-latin-grec.eu