Avec 488 points en maths et 487 en sciences, la France se situe en dessous de la moyenne internationale, qui est à 527 et 525 points dans ces deux disciplines.
En plus de ces mauvais résultats, le classement révèle le malaise général des enseignants français devant les disciplines scientifiques.
Voilà de quoi nous mettre en condition avant la publication des résultats du classement PISA, qui sont attendus dans quelques jours.
Le ministère de l’Education Nationale – n’y voir aucune espèce de lien avec les dernières élections internes au parti Les Républicains -, dans son communiqué publié en réaction au classement, pointe la responsabilité du tandem Xavier Darcos – François Fillon, et les programmes mis en place en 2008, avec lesquels ont été formés les élèves testés en 2015. Les réformes auraient été menées depuis pour inverser la tendance.
Les pays qui caracolent en tête du classement sont asiatiques : Singapour, Hong-Kong, Corée du Sud, Taïwan et Japon. La méthode utilisée par Singapour au primaire a si bien fait ses preuves qu’elle inspire aujourd’hui des rédacteurs de manuels, du fait de sa simplicité, de sa clarté et de son aptitude à enseigner aux petits les bons raisonnements. En 2012, dans les colonnes de ce blog, nous nous faisions déjà l’écho des performances de cette méthode.
Inversement, la formulation des programmes du primaire en mathématiques par l’Education nationale française dans sa version 2016 a de quoi laisser perplexe. On y apprend :
Au cycle 2, la résolution de problèmes est au centre de l’activité mathématique des élèves, développant leurs capacités à chercher, raisonner et communiquer. Les problèmes permettent d’aborder de nouvelles notions, de consolider des acquisitions, de provoquer des questionnements.
Compétences travaillées :
chercher
modéliser
représenter
raisonner
calculer
communiquer.Au programme :
Nombres et calculs
Grandeurs et mesures
Espace et géométrieLes élèves consolident leur compréhension des nombres entiers, déjà rencontrés au cycle 1. Ils étudient différentes manières de désigner les nombres, notamment leurs écritures en chiffres, leurs noms à l’oral, les compositions-décompositions fondées sur les propriétés numériques (le double de, la moitié de, etc.), ainsi que les décompositions en unités de numération (unités, dizaines, etc.).
Les quatre opérations (addition, soustraction, multiplication, division) sont étudiées à partir de problèmes qui contribuent à leur donner du sens, en particulier des problèmes portant sur des grandeurs ou sur leurs mesures. La pratique quotidienne du calcul mental conforte la maitrise des nombres et des opérations.
En lien avec le travail mené dans « Questionner le monde » les élèves rencontrent des grandeurs qu’ils apprennent à mesurer, ils construisent des connaissances de l’espace essentielles et abordent l’étude de quelques relations géométriques et de quelques objets (solides et figures planes) en étant confrontés à des problèmes dans lesquels ces connaissances sont en jeu.
Le mélange entre les questions de “communication” (Français et mathématiques sont rassemblés dans un même ensemble, “les langages pour penser et communiquer”, aux côtés des langues étrangères, de l’art et du sport) et les opérations mathématiques proprement dites n’est pas de nature à clarifier les apprentissages fondamentaux.
La prochaine évaluation Timss devant se tenir dans quatre ans, les propos de Najat Vallaud-Belkacem restent pour l’instant sans vérification possible. Nous voulons bien suspendre notre jugement d’ici là, mais notre silence n’en est pas moins chargé de scepticisme.
Retrouvez l’article du Figaro sur le classement ici.