Le projet d’états généraux de l’éducation

Slogan de “Vers le haut”

Rétrospective de la conférence donnée ce mardi 4 avril par le think-tank “Vers le haut” au siège de Bayard qui a invité les représentants de l’éducation de chaque candidat à la présidentielle. La démocratie participative est mise à l’honneur au travers de la présence d’une multiplicité d’acteurs agissant avec un poids politique différent.

  1. De qui est l’idée de tels états généraux ?
  2. Ce projet est promu par le think-tank « Vers le haut » (dédié aux jeunes, aux familles et à l’éducation) et est en ce moment proposé à tous les candidats à l’élection présidentielle. La conférence invitait tous les représentants des candidats dans le domaine de l’éducation à présenter le programme de leur parti.

  3. En quoi consiste-t-elle ?
  4. Le terme « d’ états généraux » rappelle l’assemblée qui se réunissait sous l’Ancien Régime constituée de députés appartenant au Clergé, au Tiers-état ou à la Noblesse. De la même manière, l’emploi de cette expression exprime la volonté d’ouvrir un Grenelle de l’éducation au début du prochain quinquennat pour définir une « Constitution éducative » qui permettrait à tous les acteurs de la société civile d’être sur le même pied d’égalité en matière de réflexion sur l’école. Marc Vannesson, délégué général de « Vers le Haut » parlait même de “pacte éducatif”. Le but étant de s’allier pour retirer un peu plus l’éducation aux mains des experts au profit d’une réelle démocratie participative. L’éducation doit permettre l’expression croissante des jeunes qui sont les premiers concernés.

  5. Quelles réformes défendront-ils ?
  6. Pour la revalorisation de l’éducation :

  • Revaloriser les métiers de l’enseignement en changeant de discours au sein des établissements scolaires et les rendre plus présents lors de forum d’orientation.

  • Attirer les jeunes talents vers l’éducation en popularisant le service civique dans les établissements scolaires et en proposant aux élèves de passer le Brevet d’Aptitude aux Fonctions d’Animateur (BAFA). En somme, les inviter à s’engager dans l’éducation.

  • Relancer le recrutement éducatif au travers de campagnes de valorisations de cette filière.

Pour une personnalisation du suivi (envers les écoles, les chefs d’établissement, les professeurs ou bien les élèves) :

  • Renforcer l’autonomie des établissements en donnant un meilleur pouvoir de décision au chef d’établissement (en terme de recrutement et d’évaluation de l’équipe enseignante) qui peut suivre au mieux son école mais en contrepartie ces nouvelles responsabilités qui lui seront incombées causera une plus grande régularité dans son évaluation.

  • Constituer de véritables équipes de direction pour renforcer le pilotage pédagogico-éducatif de l’établissement.

  • Valorisation des professeurs les plus impliqués tant au niveau de la rémunération que de l’évolution de sa carrière.

  • Instaurer une mobilité obligatoire des enseignants ou éducateurs, qui, après 5 ans maximum dans les mêmes classes, devraient pouvoir changer de niveau, d’établissement, voire de discipline.

  • Développer le lien parent-professeur afin qu’ils agissent de concert dans l’éducation de l’élève.

  • Cette idée fait-elle l’unanimité auprès des représentants de chaque parti ?

  • Les représentants des candidats en matière d’éducation (Y. Trigance pour B.Hamon, F. de Rugy pour E. Macron, A. Saintoul pour J.-L. Mélenchon, A. Genevard pour F. Fillon et O. Mojon pour J. Cheminade) ont chacun à leur tour présenté les réformes que leur candidat mènerait s’il était élu. Ces états généraux ont été soutenu par tous sauf du côté de l’extrême-gauche qui a critiqué cette recherche de consensus. Il faut aussi noter que la représentante de F. Fillon a soutenu le fait que ces états généraux ne doivent pas aller à l’encontre du programme initial du candidat mais venir le soutenir.

    Il semble donc que ces états généraux soient soucieux d’une meilleure efficacité éducative et donc d’un partage de la parole à plusieurs échelles citoyennes. Ils permettraient aussi de redorer le blason du métier d’enseignant ou d’éducateur en réformant les équipes éducatives ainsi qu’en faisant collaborer les familles qui sont le plus à même d’aider l’enfant à porter un juste regard sur l’enseignement.

    Claire Auban