Les free schools sont une solution alternative, d’abord expérimentée en Suède, est aujourd’hui en passe de bouleverser le système scolaire britannique. Lancées au début de son mandat par David Cameron, elles connaissent un essor rapide : 400 ont ouvert leurs portes et 500 de plus sont attendues d’ici à 2020 ; elles concernent aujourd’hui un peu plus de 2 millions d’élèves. Elles viennent compléter les academies créées par le gouvernement précédent (New Labour) pour introduire dans la gestion des écoles publiques un élément fondamental : l’autonomie des directeurs et professeurs. Deux tiers de l’enseignement secondaire serait désormais concerné. Les premières academies ont été ouvertes en 2002 pour le secondaire et sont étendues à tous types d’école depuis 2010, on en compte aujourd’hui plus de 4170.
Les fondateurs de ces écoles, souvent de simples parents désireux d’innover, décident eux-mêmes de leurs principes de gestion et de pédagogie, en respectant les grandes lignes définies par l’Etat sur le contenu de l’enseignement et les critères d’admission. Libres à eux d’établir le nombre d’heures de cours, de choisir les matières enseignées (la lutte gréco-romaine, le mandarin, le jardinage ou la robotique ont ainsi fait leur apparition), de recruter les enseignants qui leur semblent les mieux adaptés, indépendamment de leurs diplômes (qui peut se plaindre qu’un compositeur reconnu devienne prof de musique ?), d’introduire les MOOC et les iPad ou au contraire de revenir à la plume et à l’encrier. On peut ainsi espérer que, par expérimentation et émulation, les principes les plus efficaces soient progressivement plébiscités, tout en préservant la diversité de l’offre éducative.
Décentralisation ne signifie pas privatisation, et encore moins ghettoïsation. Les free schools sont free dans les deux sens du terme, car libres et autonomes, et intégralement financées par le gouvernement, sur la même base budgétaire que les écoles d’Etat, soit 3000 à 4000 livres par élève du primaire et 7000 à 8000 livres dans le secondaire. Avec cet argent et rien d’autre, la direction dispose d’une totale autonomie : liberté du programme, liberté de fixer le volume horaire par matière, durée des vacances, liberté de recrutement des professeurs. Comme l’ont montré plusieurs études, publiées par l’Institute of Education ou Public Exchange, elles se sont développées avant tout dans les quartiers les plus populaires et produisent des effets positifs sur l’ensemble des écoles adjacentes.
http://www.lexpress.fr/education/video-free-school-le-boom-de-l-ecole-libre-a-l-anglaise_1710151.html