Les parents exigent une diversification de l’offre scolaire

“Il est difficile aujourd’hui pour l’école de donner à chaque enfant les mêmes chances de réussite puisqu’elle ne peut pas prendre en compte de façon égale les caractéristiques de chacun.” Le mensuel Enfant Magazine a consacré un dossier complet sur l’état de l’école française et pose de vraies questions sur l’intelligence. Faut-il être intelligent pour réussir à l’école ? Qu’est-ce que l’intelligence ? Si pour une large majorité de parents, le système scolaire démotiverait et exclurait trop souvent, des établissements différents émergent et proposent d’enseigner “autrement”. Enfant Magazine a interrogé Anne Coffinier.

Enfant Magazine : Pensez-vous que l’offre scolaire est trop uniformisée ?

Anne Coffinier : En effet, les pouvoirs publics semblent n’avoir toujours pas compris que les enfants ont des formes d’intelligence et des besoins cognitifs et éducatifs variés. En France, nous souffrons du culte de l’égalitarisme pédagogique : il faut que tous les enfants aient le même programme, les mêmes horaires, la même approche. C’est historique et culturel, nous avons beaucoup de mal avec la différence. Nous la voyons comme un handicap, sans réaliser que la différence bien accompagnée est au contraire un gage de créativité, et même de plus-value pour la société.

Quel objectif poursuivez-vous à travers la Fondation pour l’école ?

A. C. : Essayer de répondre à l’attente de plus de diversité scolaire qu’expriment de nombreux parents. Actuellement, l’offre d’écoles différentes est très mal répartie sur le territoire, et payante, car il s’agit le plus souvent d’établissements hors contrat. En aidant de nouvelles écoles à se créer, des points de vue financier, technique, juridique et pédagogique, nous souhaitons les rendre accessibles au plus grand nombre.

A quoi ressemblent ces écoles indépendantes ?

A. C. : Elles sont de toutes sortes ! Ecoles bilingues ou totalement en langue étrangère, écoles Montessori ou Steiner-Waldorf, établissements s’adressant aux enfants souffrant de troubles des apprentissages, aux élèves décrocheurs ou précoces ou encore fondés sur une pédagogie très classique (méthode syllabique pour l’apprentissage de la lecture, grec et latin pour les plus grands).

Extrait du numéro d’octobre 2012 d’Enfant Magazine.