Profession : directeur d’école libre !

Depuis trois ans, l’association Créer son école et la Fondation pour l’école organisent au profit des créateurs et des directeurs d’école des formations intensives pour ces «entrepreneurs de l’instruction», «ces investisseurs de l’éducation». Entretien avec Michel Valadier, consultant en management et directeur général du groupe scolaire indépendant Saint-Dominique.

Peut-on parler de management quand on dirige une école ?
Michel Valadier : L’école est une «entreprise», en ce sens qu’elle fait travailler ensemble des personnes, en vue d’un but commun, sous l’autorité d’un directeur. Si le mot management fait peur, parlons d’animation, de pilotage; mais, au final, un directeur a des préoccupations que l’on retrouve dans les autres entreprises.

Par exemple ?
M.V. : Je ne m’étendrai pas sur les contraintes administratives, mais citerai quelques thèmes récurrents qui concernent tous les directeurs d’école : Comment communiquer avec toute mon équipe? Comment évaluer les performances professionnelles de mes enseignants? Comment les faire progresser? Les recadrer? Comment gérer les relations avec mon autorité de tutelle, le conseil d’administration souvent ? Comment motiver mes collaborateurs, alors que les rémunérations sont modestes? Etc.

Comment abordez-vous ces sujets dans le cadre de la formation proposée par la Fondation pour l’école ?
M.V. : De façon très pratique. Le module «management» commence toujours par la question: «Quels sont les problèmes de direction que vous rencontrez dans votre établissement ? » Nous nous limitons ici aux questions relatives aux relations avec le personnel adulte, enseignant ou non. Nous ne parlons pas des relations avec les élèves. Puis, nous présentons trois règles de bon sens, qui sont tirées de ce que l’on appelle «l’enseignement social chrétien», mais dont l’application est universelle :
1. Comment apprendre à se dire les choses pour progresser en s’appuyant sur les faits, plus que sur les opinions et les sentiments ;
2. Apprendre à raisonner «missions» pour démêler les difficultés relationnelles, lorsque plusieurs personnes interviennent dans une même classe et connaissent des désaccords ;
3. Comment responsabiliser durablement nos collaborateurs en appliquant le principe de subsidiarité, c’est-à-dire en laissant le pouvoir à celui qui a la responsabilité. Ensuite, nous appliquons ces règles aux problèmes rencontrés par les participants dans leur école. Nous faisons en quelque sorte de la résolution de problèmes. Cela leur permet de déboucher sur un plan d’action concret et immédiatement applicable.

Parlez-vous des relations avec les parents ?
M.V.: Oui, bien évidement, car ce sont les «clients» de nos écoles, qui sont au service des familles. Mais pas n’importe comment, et c’est une autre histoire…

NB : Ces formations sont orientées «management» et non pas «pédagogie». Il s’agit de conforter les connaissances des créateurs et des directeurs d’école dans les domaines du droit social, fiscal, administratif, mais aussi de la communication, de la gestion de la qualité et du management des hommes. Tous les consultants sont non seulement des spécialistes de leur domaine d’intervention, mais ils ont également une expérience directe des établissements scolaires indépendants. Cette année, la formation des directeurs a eu lieu en décembre et la formation des créateurs aura lieu les 9 et 10 mars 2012. Les inscriptions se font à l’adresse contact[arobase]fondationpourlecole.org.