A Puy Saint-Vincent, dans les Hautes-Alpes, la Commune vient d’ouvrir une école hors contrat (classe multi-niveaux créée sous forme d’association) pour répondre au besoin des habitants alors que l’Éducation nationale a fermé une des deux classes de l’unique école du village. Les ressources touristiques ont permis au maire de subventionner à 100% cette école associative hors contrat qui accueillera ainsi gratuitement les enfants.
Communiqué de la Fondation pour l’école
La Fondation pour l’école salue la décision du maire de Puy Saint-Vincent. Refusant toute approche idéologique, il a eu le courage de répondre pragmatiquement au besoin scolaire de la population, guidé par le seul souci du bien des enfants et de leurs familles. Il est évident que dans un village de moins de 300 habitants, si l’école ferme, c’est le village qui meurt !
La Fondation note que ce maire a su mettre en place rapidement une solution là où l’Éducation nationale n’a pas pu en trouver. Il a su innover pour répondre, avec réactivité et flexibilité, aux problèmes bien réels rencontrés par les habitants de sa commune là où le Ministère, empêtré dans sa gestion bureaucratique et centralisée, n’a su que proposer… la mort d’une classe et, demain, de l’école. Ce faisant d’ailleurs, ce maire s’inscrit dans la continuité de l’excellente tradition scolaire des villageois du Briançonnais (qui, dès le XVIIème, s’étaient organisés au niveau de la commune ou du hameau pour dispenser une solide instruction à leurs enfants, en payant souvent l’instituteur sur leurs propres deniers. Avec des résultats étonnants : non seulement la population y était bien plus alphabétisée qu’ailleurs mais, en plus, les villages exportaient des maîtres d’école dans le reste du pays.)
L’exemple briançonnais doit nous pousser à regarder la réalité en face. Si personne n’arrive à réformer l’Éducation nationale malgré toutes les bonnes volontés et les compétences que l’on trouve en son sein, c’est en raison de la lourdeur structurelle de cette administration qui stérilise les initiatives, et, en dernière analyse, alimente les inégalités sur le terrain.
Ce qui se passe à Puy Saint-Vincent nous montre la voie pour réformer efficacement et sans brutalité notre système scolaire. Il faut aller vers plus d’autonomie des établissements, et vers une gestion décentralisée des questions scolaires pour répondre enfin aux besoins scolaires réels de la population. Là où une structure marquée par son gigantisme, sa gestion centralisée, et son approche quantitative des problèmes (supprimer tant de postes budgétaires au mépris de la réalité) ne sait pas trouver de solution, un acteur de proximité en revanche peut trouver des solutions efficaces, en lien avec les besoins ressentis par la population concernée.
Reste la question du financement. La manne touristique a permis un subventionnement à 100% de cette école hors contrat, la rendant par la-même gratuite donc accessible à tous. Mais que se passerait-il dans une commune ordinaire ? La même école associative serait payante donc accessible seulement à ceux qui en ont les moyens ou qui sont prêts à faire des sacrifices. On voit là que l’accès pour tous à l’école de son choix n’est effectif que s’il est financé.
C’est pourquoi la Fondation pour l’école propose l’instauration d’un crédit d’impôt pour les familles non imposables scolarisant leurs enfants dans des écoles privées à but non lucratif et non subventionnées. Rappelons que par les impôts indirects (TVA, taxe sur l’essence, etc.), ces familles participent largement au financement de l’école publique. De plus, en ne scolarisant pas leur enfant à l’Éducation nationale, elles font réaliser une économie au budget de l’État de 5 690 euros par élève du premier degré (selon les statistiques publiées par le MEN pour 2009). Il ne serait donc que justice qu’elles bénéficient d’un crédit d’impôt pour compenser tout ou partie de leur dépense d’éducation.
La Fondation pour l’école…
…est une fondation reconnue d’utilité publique, créée par décret du Premier ministre en 2008 après avis positif du ministère de l’Education nationale et du Conseil d’Etat. La Fondation encourage les réformes du système éducatif fondées sur l’autonomie de gestion des écoles et la liberté scolaire pour les familles comme pour les professeurs. C’est en responsabilisant et en libérant les énergies du terrain (professeurs, familles, communes) que l’on pourra enfin relever l’école en France.
Contact :
Anne Coffinier, directrice générale de la Fondation pour l’école
anne.coffinier@fondationpourlecole.org ou 06 26 27 86 72