[Réforme] Avec la disparition programmée des CIO, quel conseil à l’orientation pour les élèves des écoles privées ?
Le gouvernement s’apprête à supprimer les 390 CIO pour transférer cette compétence aux établissements, supprimant de facto l’accès de ce service public à tous les élèves des établissements privés, avec et sans contrat, ainsi qu’aux jeunes déscolarisés (30000 jeunes selon l’UNICEF)
Corinne BLIECK, la présidente de l’association nationale des directeurs de centres d’information et d’orientation (ANDCIO), s’est émue cette semaine auprès des députés de l’Assemblée de la disparition programmée des CIO.
Extrait de la lettre :
« Mais il a été annoncé aux organisations syndicales, il y a quelques jours, que le gouvernement avait décidé la suppression pure et simple de l’ensemble du réseau des CIO, soit la fermeture des 390 lieux d’accueil de proximité actuels répartis sur l’ensemble du territoire national.
La raison essentielle en est le recentrage des personnels sur les établissements scolaires et sur une partie de leurs missions, la psychologie et ses applications dans l’école.
Les centres d’information et d’orientation sont le lieu d’affectation des psychologues de l’éducation nationale de la spécialité « éducation, développement et conseil en orientation » (ex conseillers d’orientation psychologues) et sont dirigés par un ou une DCIO, qui organise leur service dans les établissements scolaires et au CIO. Ces personnels ont un très haut niveau de compétences dans le conseil en orientation, enrichi au quotidien par la diversité des problématiques rencontrées, surtout au sein du CIO.
Ils sont implantés dans les territoires afin d’offrir à la population un service favorisant l’insertion par la formation, meilleure manière de lutter contre l’exclusion et les inégalités devant l’emploi.”
On peut s’étonner de cette mesure, qui si elle risque en effet de créer des situations inégalitaires d’un établissement public à l’autre, laisserait également sur le bord de la route l’ensemble des jeunes scolarisés dans les établissements privés, ceux qui sont scolarisés à la maison, ou encore les jeunes déscolarisés -environ 30000 enfants selon l’Unicef.
Il serait éminemment souhaitable que cette nouvelle mission d’information et d’orientation des jeunes et de leurs parents, désormais assignée aux établissements, soit également ouvertes aux jeunes issus de tous les autres horizons : des établissement privés sans contrat, sous contrat, scolarisés à la maison ou encore déscolarisés.