Le choix de l’école
CHRONIQUE | Sur le vif | 28/03/2018 | Numéro 2098 | Par Gabrielle Cluzel
«Pourquoi le Sénat veut mieux encadrer les écoles hors contrat », « Les écoles hors contrat dans le collimateur du gouvernement »… Tels sont les titres que l’on peut lire dans la presse ces derniers jours.
Si, la politique scolaire, avec les enfants, est à la compréhension, voire à la psychologisation excessive, il n’en est pas de même dans les relations avec les parents. Verrouiller l’école alternative, qui est en pleine expansion, serait une façon de masquer les symptômes sans avoir soigné la plaie.
La vraie question est pourtant simple et se pose à tout prestataire qui voit sa clientèle s’étioler. Il ne séquestre pas autoritairement ceux qui fréquentent encore son enseigne, il ne met pas des bâtons dans les roues des concurrents, il ne fait pas de gros yeux menaçants aux chalands d’hier – car tout cela ne serait qu’un combat retardateur et contre-productif. Mais il s’interroge : En quoi ai-je déçu ? Pourquoi me tourner le dos alors que ma boutique est plus attrayante, mieux située, mes horaires plus souples, et mes produits moins chers ? Quel est donc le secret des autres ?
Des parents masochistes ?
Car c’est exactement de cela dont il s’agit. Faut-il que les parents soient masochistes pour faire le choix d’une école onéreuse – quand ils en financent une autre par leurs impôts –, aux locaux grands comme des timbres-poste, loin de leur domicile, dépourvue de cantine et de garderie, et exigeant, en sus, un investissement personnel (kermesse, bénévolat, aide aux travaux, etc.) ? Ou faut-il qu’ils jugent l’offre scolaire « ordinaire » déficiente pour consentir à tous ces sacrifices ?
La seule solution, pour celui qui perd des parts de marché, est de se retrousser les manches et de se réformer. Toute autre initiative, ne serait, in fine, d’aucun effet.
Gabrielle Cluzel