[Ruralité] L’abandon des zones rurales -et notamment ses écoles- préoccupe les français
Un très intéressant sondage publié par Le Figaro ce 11 juillet 2018 montre la préoccupation des français vis à vis des zones rurales, peu à peu abandonnées par les pouvoirs publics.
(Cf article ci-dessous)
Parmi les services publics de proximité dont le manque se fait cruellement sentir : les écoles, dont le nombre de fermeture ne cesse de progresser, et qui contribue à l’abandon de ces territoires.
Afin de redynamiser ces territoires “périphériques”, la Fondation Espérance Ruralités, abritée par la Fondation pour l’école et créée en 2017, développe un nouveau modèle d’école, adapté aux besoins des territoires ruraux.
Un premier collège-lycée a déjà vu le jour dans l’Aisne, avec notamment pour mission d’aider les jeunes à trouver un travail qualifié près de chez eux ; ce modèle est destiné à se développer dès la rentrée 2019/2010.
Les Français souhaitent une action pour la ruralité
La façade d’un bureau de poste, dans le village de Soupex (Aude). – Crédits photo : ERIC CABANIS/AFP
SONDAGE – Selon une étude conduite par l’Ifop, plus de six personnes sur dix estiment que les pouvoirs publics doivent concentrer leur action sur « la France des campagnes ».
«Président des villes», Emmanuel Macron est attendu au tournant en matière de ruralité. Pour plus de six personnes sur dix (62 %), les pouvoirs publics doivent concentrer leur action sur «la France des campagnes». Et 36% la placent d’ailleurs en première position des territoires à soutenir. C’est ce que révèle un sondage Ifop pour le groupe Union centriste au Sénat, réalisé auprès d’un échantillon représentatif de 1 003 personnes.
Plus surprenant, en revanche: les banlieues. Pourtant remises dans la lumière avec l’abandon du plan Borloo, elles n’arrivent que troisièmes (40 %) dans la hiérarchie des territoires qui ont le plus besoin d’attention, derrière les petites et moyennes villes de province (46 %). «Il y a sûrement une sorte de saturation vis-à-vis du discours sur les banlieues, décrypte Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l’Ifop. On a beaucoup investi et on a le sentiment que la situation ne s’améliore pas, alors que dans les campagnes elle se dégrade.»
Par ailleurs, pour 72 % des Français cette «défense des territoires» passe par le maintien des services de proximité, tels que les écoles, les bureaux de postes ou les cabinets médicaux. Un chiffre qui confirme la volonté d’une action en faveur des zones rurales. En 2015, par exemple, ce sont quelque 400 centres de finances publiques qui avaient fermé leurs portes en l’espace de six ans, affectant en premier lieu les petites communes. Le «soutien du développement économique et la création d’emploi» figurent également parmi les principales attentes des Français pour les territoires, à 58 %.
À l’inverse, la préservation de l’identité et de la culture ne recueille que 39 % des citations. Un chiffre qui tombe même à 30 % chez les sympathisants de La République en marche. «Cela ne signifie pas que ce n’est pas important, tempère Frédéric Dabi. C’est simplement que les habitants des communes rurales sont plus préoccupés par le fait d’avoir un emploi près de chez eux ou une école pour scolariser leurs enfants.»
La dimension de modernisation numérique (15 %), notamment avec le développement de l’accès à Internet, n’obtient pas non plus la faveur des personnes interrogées. Et ce, alors que le secrétaire d’État Julien Denormandie a annoncé en janvier que la 4G serait déployée sur tout le territoire d’ici à 2020 en accord avec les opérateurs téléphoniques.
Cet article est publié dans l’édition du Figaro du 12/07/2018.