« Cette semaine-là, explique Caroline Sost, nous proposons de porter le regard sur les qualités, les richesses, les talents, les compétences – en un mot sur le potentiel – de tous les enfants du monde. Avoir confiance en ses capacités dès le plus jeune âge, c’est un cadeau pour la vie. Il serait bon, plutôt que de porter son regard sur les limites et les difficultés des enfants à coup de « peut mieux faire » ou de « nul », d’orienter résolument son regard sur l’immense potentiel des enfants. Les enfants disposent effectivement d’un potentiel infini à créer, inventer, grandir, se développer… ».
Il s’agit donc, pour elle, de développer un climat positif et constructif, en donnant le droit à l’erreur, en considérant chaque enfant dans son potentiel et sans jugement de valeur. Les enseignants (éducateurs, animateurs…) pourront instaurer par exemple des moments spécifiques pour célébrer les réussites des enfants. Tour à tour, les enfants pourront s’exprimer sur leurs réussites de la semaine. On pourra entendre : « J’ai réussi à faire du vélo sans les petites roulettes» ou encore « Je suis contente parce que j’ai aidé untel à faire telle chose. »
Si la meilleure manière de faire progresser un enfant est de le féliciter pour ce qu’il accomplit, il ne s’agit pas pour autant d’être flagorneur, ce qui risquerait de faire naître des attitudes vaniteuses, voire de briser un élan. Pour être constructive, cette pédagogie montrera aussi que l’effort doit être poursuivi, que les parcours de réussite sont jalonnés de nombreuses étapes, franchies l’une après l’autre sous le regard bienveillant des adultes. Comme le souligne Fawzia Barrage, directrice de la formation à l’ILFM, « l’enfant, pour se sentir en confiance, doit aller du connu vers l’inconnu, de manière balisée ». De plus, la réussite ne doit pas se borner à de « bonnes notes » ou à des évaluations réussies : « Le fait de réussir ses études ne sont, pour un élève, que des moyens au service d’une finalité : croître en humanité, devenir plus pleinement un homme. Une pédagogie qui ne développerait pas chez les élèves la soif de sagesse et de vérité serait vaine. » Elle rejoint ainsi les préoccupations de Caroline Sost, pour qui « nous avons besoin d’hommes et de femmes ayant confiance dans leurs capacités pour inventer un monde plus durable, plus juste, plus éthique. Un monde qui allie performance et éthique, efficacité professionnelle et épanouissement personnel, action et sens, intelligence de la raison et intelligence du cœur ».
Des petits gestes du quotidien (un sourire, un encouragement…) à l’organisation de grands événements (fête des enfants, « marché des connaissances », exposition de leurs œuvres d’art, tribune pour donner la parole aux enfants…), il y a mille et une façons de s’impliquer dans la célébration de cette semaine, explique la fondatrice de cette école hors contrat. Certaines de ces idées, très simples et de bon sens, ne demandent ni formation ni budget. Il suffit d’avoir du cœur. Et pas seulement le temps d’une semaine !