Une école au service de la vie !

improved-logoCaroline Sost, diplomée d’une grande école de commerce, vient de l’entreprise.

Désireuse de donner plus de sens à sa vie, elle fonde une école dans le XIXème arrondissement, Living School, qui est plus qu’une école. C’est un incubateur de changement social comprenant notamment une école de parents. Cette actrice de l’innovation sociale dit qu’on ne peut pas changer l’école si l’on n’a pas une vision globale du changement, qu’on n’enseigne comme on est et qu’il faut être exemplaire, que chaque enfant a un talent unique et merveilleux et que l’école doit lui donner la confiance de développer ce talent plus tard mais aussi tout de suite, avec l’aide et dans le cadre de l’école. C’est en cela que c’est une école éco-citoyenne.

Il est frappant de voir comment cette vision de l’éducation marquée par la notion de savoir-être, de développement personnel, de bienveillance… entretient une parenté profonde avec la vision catholique de l’éducation.
A rebours de l’Education nationale, le caractère “d’institution” de l’école est second. C’est la croissance de l’enfant et la réponse authentique et courageuse à sa vocation unique qui comptent. Peu importe le groupe classe, c’est l’unicité merveilleuse de chaque enfant qui prime.

On a tendance à oublier cette filiation, tant l’éducation catholique a eu tendance à se couler, depuis les années 1960, dans les diktats de l’éducation institutionnalisée, pour laquelle le respect du moule imposé par l’institution est l’aune essentielle de mesure de la réussite. Les éducateurs catholiques – je pense par exemple à Charles Démia et à l’éducation mutuelle – faisaient grand cas de l’éducation à la responsabilité personnelle, au développement des talents personnels, à la solidarité, à la mise en responsabilité des enfants. Je pense aussi au pape Paul VI qui disait:

“L’homme contemporain écoute plus volontiers les témoins que les maîtres ou s’il écoute les maîtres, c’est parce qu’ils sont des témoins.”

(Paul VI, allocution aux membres du Conseil des laïcs, 2/10/1974, repris dans son exhortation apostolique sur l’évangélisation dans le monde moderne Evangelii Nuntiandi au n. 41.)

Cela signifie que le maître doit être exemplaire, qu’il doit vivre ce qu’il enseigne, qu’il doit témoigner par sa joie, sa liberté et sa créativité de la fécondité profonde de l’enseignement qu’il dispense. Bref, on ne peut pas être professeur-mercenaire. Le professeur enseigne comme il est et son acte d’enseignement engage toute sa personne.

Anne Coffinier

Vidéos :
https://www.youtube.com/watch?v=39m74ljm6bE
http://up-conferences.fr/audio/changeons-ecole-changer-monde