C’est pour ces raisons que le développement stupéfiant de la Fondation pour l’école mérite d’être mentionné et étudié. Anne Coffinier, ancienne élève de l’Ecole normale supérieure et de l’ENA, a quitté le Quai d’Orsay pour la démarrer il y a dix ans. Cette fondation aide la création et le développement d’écoles, (60.000 élèves, 75 % maternelle et primaire, 25 % secondaire). Les prix (1.600 euros par an dans le primaire, 2.600 euros pour le secondaire) sont à peu près 70 % inférieurs au coût moyen mesuré dans les écoles publiques. La croissance de la fondation est de 12 % par an depuis son démarrage, avec une très forte accélération dans les dernières années : 97 écoles ont été ouvertes en 2016. Avec une activité de 150 millions d’euros, elle représentera bientôt 1 % de l’Education nationale.
La raison de cette croissance – d’autant plus étonnante que ses écoles sont payantes, alors que l’Education nationale est gratuite – est le recours à de nouvelles méthodes : pour la moitié, la méthode Montessori dont, rappelons-le, les fondateurs de Facebook et Google sont issus, et un investissement intensif dans les enseignants.
Les pays dont l’éducation est efficace ont fait le choix de l’initiative, de la concurrence et de la diversité. Pour aller dans cette direction, il suffirait de faire payer l’éducation et baisser l’impôt sur le revenu. Si ceci est impensable à cause de son caractère hautement redistributif, facilitons au moins les initiatives du type de celle lancée par Anne Coffinier, c’est très probablement la voie la plus efficace pour faire évoluer notre système éducatif.
Xavier Fontanet
Xavier Fontanet est professeur de stratégie à HEC.
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